Ce que je montre, ce que je cache

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Un subtil arbitrage…

Un arbitrage révélateur de la manière dont je me connais et appréhende mon environnement. Ajusté, il me permet de trouver ma voie et prendre ma place avec force et tranquillité ; désajusté, je pourrais vivre du rejet ou perdre de l’intérêt pour ce je fais. Comment travaille-t-on en coaching ce juste équilibre entre intériorité (mes aspirations profondes) et extériorité (mon environnement) ? Je m’inspire pour cela d’un des 4 archétypes jungiens : la Persona ou masque social.

La Persona s’apparente au masque social que nous nous façonnons depuis l’enfance, révélateur de notre capacité à intégrer les codes sociaux favorisant le ‘vivre ensemble’, tout en permettant l’expression de sa singularité, notre manière à chacun d’être au monde. Notre masque social permet des allers-retours fructueux entre intériorité et extériorité.

Je travaille souvent sur ces aller-retours pour aider le coaché à s’ajuster aux contraintes du monde extérieur sans renoncer à ses aspirations profondes.

Mon rôle de coach est d’accompagner la personne à reprendre contact avec ses aspirations profondes

En séance,

  • Nous distinguons ce qui se dit, de ce qu’il vaut mieux temporiser au risque de paraître naïf, jugeant ou impulsif ;
  • Nous réfléchissons à la manière dont il est pertinent de le dire pour favoriser l’écoute et le dialogue ;
  • Nous identifions les meilleurs interlocuteurs pour construire des alliances et gagner en impact

La Persona apporte un éclairage intéressant pour travailler l’affirmation de soi du coaché,

  • Soit qu’il exprime trop fort ses positions sans considération de ses interlocuteurs, il est alors perçu comme trop autoritaire ;
  • Soit qu’il se sur-adapte au contexte perdant sa capacité à impacter son environnement.

Rien n’est pire que l’échec, sinon la réussite quand elle ne nous comble pas

lUC FERRY ‘Qu’est-ce qu’une vie reussie?’

Dans ces moments, mon rôle de coach est d’accompagner la personne à reprendre contact avec ses aspirations profondes, traverser avec elle cet inconfort de ne plus se reconnaître dans ce qu’elle vit sans savoir encore ce qu’elle aurait envie de vivre ; être dans le brouillard avec elle, en étant pleinement engagée et confiante dans le processus déjà en œuvre.

L’exploration de la Persona est une voie d’accès pour le coaché sur le chemin de l’accomplissement de soi. Arrivent en séance des personnes désorientées ayant perdu la motivation pour ce qu’elles font. J’observe souvent des similitudes dans leurs récits de vie : des études élitistes qu’elles n’ont pas vraiment choisies du fait de facilités scolaires et d’un environnement soutenant ; un enchaînement de postes à responsabilités à chaque fois plus gratifiants, jusqu’au jour où sans raison apparente, elles se trouvent submergées par une immense fatigue, du découragement ou encore une tristesse intense. Remontent à la surface, injonctions parentales, projections & étiquetage, fausses croyances sur soi, les autres et le monde en général, emballement d’un cercle ‘vertueux’ ayant privé la personne d’un questionnement sur ses moteurs et aspirations profondes. Le ‘moi’ a disparu au profit des attentes de l’environnement provoquant une crise existentielle profonde à la mesure de l’abîme entre une vie en apparence riche & stimulante et le vide intérieur qui saisit la personne.

Le masque social ou Persona, est un moyen de trouver sa voie et prendre sa place. Il ne peut pas se substituer au ‘moi’, ce qui reviendrait à renoncer à qui l’on est, à ce qui fait notre singularité, la manière dont nous avons envie d’impacter notre environnement. A l’inverse, il ne peut pas être totalement écarté au risque de se marginaliser et de se vivre à côté d’un monde en perpétuel mouvement.

Le coaching n’est pas de la thérapie mais plus le coach se connaît, plus il permet au coaché de s’appuyer sur lui pour traverser ces zones de profonde transformation.

Ecrit par Emmanuelle Weber, co-fondatrice InMovere